Le lac Écluse créé en 1967-1968
Le lac Écluse est un plan d’eau artificiel de 700 mètres de longueur par 150 mètres en largeur, créé sur le parcours du ruisseau de la branche de l’Est harnaché par le barrage de la rue de la Sarcelle. Un mécanisme d’éclusage, complètement ensablé et devenu inopérant depuis 2018, permettait la régulation du niveau de l’eau, d’où lui vient l’appellation non officielle de lac Écluse (Éclusé).
En 1965 Lawrence Buzzell, son épouse Dorothy McKelvey et un associé, Donald Leith, achètent la terre du père de Lawrence, Warren Buzzell. En 1967 la propriété est cédée à une compagnie fondée par les trois associés, la Cherry River Chalets Inc. qui achète une deuxième terre adjacente au nord, permettant de créer un petit lac. Avec l’acquisition d’un troisième terrain en 1968 le lac peut être agrandi. Le nom de la compagnie évoque un projet foncier ou immobilier de villégiature, mais l’exploitation de sablières adjacentes compromet peut-être la réalisation d’un tel projet.
En 1985, cette compagnie vend toute la partie ouest de sa vaste propriété à la municipalité du Canton d’Orford qui acquiert aussi la sablière adjacente. Cet achat municipal concorde avec la vision de l’entrepreneur et maire, Jean Dion. En juillet 1986, la municipalité revend le tout à 2327-4160 Québec Inc., une compagnie de Jean Dion, qui s’engage à réhabiliter les sites des sablières et gravières, et à investir dans un vaste projet.
Les villas, l’hôtel et le golf sont construits en 1987-1988. Si les villas en copropriété se vendent bien, l’hôtel a moins de succès. Jean Dion cède l’hôtel et le golf à ses créanciers en mai 1990, conservant toutefois le lac et d’autres terrains autour. Raymond Malenfant et sa famille (Manoir Richelieu, motels Universel, etc.) tenteront leur chance en relançant l’hôtel sous le nom de Manoir des Sables jusqu’à ce que leurs difficultés financières amènent aussi la cession de la propriété.
L’architecte et homme d’affaires Georges Marois reprend à son tour l’hôtel et le golf en 1992-1993. Ayant des visées pour la promotion foncière, il acquiert le lac en 1999 et un autre vaste terrain en 2002, complétant ainsi sa propriété tout autour du plan d’eau. En 2002 il lance le projet Bouvreuil, créant la rue du Roitelet et un lotissement résidentiel sur les berges au nord-est du lac. D’abord essentiellement destiné à la villégiature, le tour du lac devient partiellement résidentiel.
À ce jour, le lac appartient toujours à une compagnie de Georges Marois, mais l’usage pour fins de plaisance reste accessible aux propriétaires riverains. Ces derniers ont fondé en 2005 l’Association pour la protection du lac Écluse (APPLÉ). Ses membres sont des riverains et des résidents du voisinage (plus d’une soixantaine en 2020) qui sont préoccupés par la qualité de l’eau et de son environnement. En 2014, l’APPLÉ aménage un petit parc privé, avec l’accord du propriétaire, offrant ainsi un accès à l’eau pour tous les membres de l’association.
Comme pour beaucoup de lacs, le réchauffement climatique, l’apport de sédiments, et les espèces exotiques envahissantes demandent une vigilance constante. Le barrage dont la construction remonte à plus de 50 ans, montre des signes évidents de fatigue et sa structure fait l’objet d’une attention particulière par la Municipalité et l’association pour la protection du lac.
The Lac Écluse - created in 1967-1968
Lac Écluse is an artificial lake 700 metres long and 150 wide, created in 1967-1968 on East Branch Creek by a dam built at the Rue de la Sarcelle. Although now completely covered with sand and inoperative since 2018, at the time the dam’s machinery controlled the water level, hence the unofficial name of Lac Écluse (Lock Lake).
In 1965 Lawrence Buzzell, his wife Dorothy McKelvey and Donald Leith, an associate from Ontario, bought land from Lawrence’s father, Warren Buzzell. In 1967, the three founded Cherry River Chalets Inc. The company held the first piece, bought a second to the north, and created a small lake. A third purchase in 1968 enlarged the lake. The company’s name suggests the owners’ objective was the development of resort accommodations, but a nearby quarry being actively mined no doubt hindered this ambitious project.
The company sold the western part of its large property holdings in 1985 to the town of Canton d’Orford, which also acquired the neighbouring quarry. The municipal purchase coincided with the vision of Jean Dion, mayor and local entrepreneur. In July 1986, the town resold all the recent purchases to one of Jean Dion’s companies, 2327-4160 Québec Inc., that promised to rehabilitate the sites of sand and gravel pits, and invest in a major development project.
Condominiums plus a hotel and golf course were built in 1987-1988. If the individual units sold well, the hotel was less successful. His creditors took over the hotel and golf course in May 1990 but Jean Dion kept the lake and surrounding land. Raymond Malenfant and family (who operated the Manoir Richelieu, Universal Motels and others) acquired the hotel, running it under the new name of Manoir des Sables until their own financial difficulties forced them to cede ownership.
Architect and entrepreneur Georges Marois bought the hotel and golf course in 1992-1993. His intention being property development, he also acquired the lake in 1999 and a large parcel in 2002, consolidating control of the land around the lake. His Bouvreuil Project began with the creation of Rue du Roitelet and a residential subdivision on the northeast lakeshore. First envisioned for a resort, the lake had become partially integrated into a residential area.
While the lake still belongs to one of Georges Marois’ companies, it is available for recreational use by residents, who in 2005 created APPLÉ (Association pour la protection du lac Écluse). Its members are lakeshore residents and neighbours (more than 60 in 2020) who focus on water quality and the lake’s environs. With permission from the lake’s owner, in 2014 APPLÉ established a small private park that provides water access to members of the association.
As is the case for many of Quebec’s lakes, effects of climate change, sedimentation, and invasive species require vigilance. Moreover, the dam is more than 50 years old, showing obvious signs of wear and needing structural attention from the town and the lake association.